Bonjour, mon collegue vous a rappelé les recommandations d'usage des molecules. J'en suis d'accord et je peux aussi tenter de répondre la question médicale que vous posez avec les mots ADDICTION et NEFASTE A LONG TERME. Cette question nous demande de recentrer notre examen non plus sur telle ou telle molécule mais sur LA RELATION de la personne avec telle ou telle molecule.. c'est-à-dire la relation avec soi-même, à savoir la relation névrotique qui se trouve maintenant compliquée et aliénée puisqu'elle est recouverte par une ou 2 molécules adoptées au passage (sans effet suffisant, sinon on aurait arreté il y a 20 ans selon la notice). Dans ce cas là , le médecin dit que la névrose se trouve maintenant compliquée dans une ADDICTION, Ce terme est récemment emprunté aux hommes de loi par les médecins. Pour n'indiquer qu'une seule chose, mais précise: UNE PERSONNE A PERDU SA LIBERTé D'ARRETER UN PRODUIT ou un COMPORTEMENT (ici prendre un produit). Est ce qu'une addiction est néfaste ? OUI, comme toute perte de liberté (aliéation). Y a-t-il une indication de prendre XANAX et SEROPLEX 20 ans . NON. (on PEUT le faire, puisque vous le faites, mais les 2 laboratoires comme l'autorité de Santé Publique sont formels : cet usage ne fait PAS partie des indications de mise sur le marché). La prise hors de leur indication de ces 2 médicaments précis 20 ans de suite , est-elle néfaste à long terme ? Elle n'est PAS "toxique", mais elle n'est PAS indiquée. Et nous arrivons au principal, la partie proprement médicale de ma réponse. Ce qui m'apparait le plus néfaste dans cet exemple clinique, c'est que le visage de votre médecin a disparu. Sous deux noms de spécialités industrielles. C'est la racine de toute addiction. La perte de tout ou partie de la relation humaine dans une dépendance chimique ou comportementale dont la partenaire est devenu anonyme ou absent. Cela a évidemment un rapport direct avec les sentiments humains (angoisse, dépression) qui ont déclenché le premier comportement de mise en relation avec une molecule (à la place de la chose perdue et peut être pas identifiée). Depuis combien d'années prenez vous ces produits sans consulter le spécialiste correspondant ? Ou est passé le dialogue avec le professionnel qui vous reste nécessaire pour renouveler les ordonnances ? Revenons à la question humaine qui n'apparait plus. A la suite d'une PERTE dans une RELATION HUMAINE, Vous avez dû présenter des signes qui ont fait parler "d'angoisse" (et font penser "anxio-lytique" à un pharmacien) et des signes qui ont fait parler de "dépression"(qui fait penser "anti-dépresseur" à un pharmacien. C'est ce qu'un psychiatre a appelé "la théorie bactéricide de la psychiatrie" PC RACAMIER) Votre médecin, lui, n'est pas pharmacien il a donc apprécié la perte que vous aviez du mal à intégrer, et il a pensé que si cet état névrotique relevait certes de la psychothérapie de votre conflit avec une perte à identifier, cette psychothérapie aurait de meilleurs résultats si elle s'appuyait au début sur une médiation par le médicament. Il est certainement médicalement indiqué de reprendre les chose dans cette définition plus proprement médicale que pharmaceutique. A savoir votre situation clinique actuelle. Et la clinique présentée il y a 20 ans. Entre ces deux évaluations médicales, analyser l'historique de cette relation médicale, et ce qu'il nous apprend sur le trouble, pourra être soutenu utilement par le psychiatre psychothérapeute dans lequel votre prescripteur a toute confiance en matière de psychothérapies des conflits avec la perte (on commencera évidemment par le conflit avec la perte de ces 2 molécules). Considérer seulement ces pauvres molécules comme "fastes" ou "néfastes", ce serait rester entièrement aliené dans l'addiction. Une personne a besoin d'être aidée à intégrer une perte: voilà la question médicale et humaine. Le bilan des aides déjà trouvées définira les aides à mettre en place. Ne perdez pas courage, 20 années c'est long, mais toute vie humaine progresse quand elle parvient à se saisir de ses pertes pour y trouver le moteur du développement qui reste ouvert.